Le fait d’avoir un chien chez soi

 Question : Nous avons chez nous une chienne que nous avons apprivoisée, bien que nous n’en ayons point besoin, et cela, avant de connaître la position de l’islam à ce sujet. Puis, lorsque nous nous sommes informés, nous avons chassé l’animal, mais il n’a pas voulu nous quitter car il s’est habitué à la maison, et je ne veux pas le tuer. Quelle est la solution ?

Réponse : Il n’y a aucun doute qu’il est interdit de posséder un chien si ce n’est dans les choses clairement stipulées par la religion, car celui qui possède un chien – autre qu’un chien de chasse, un chien gardant un troupeau ou une terre – verra sa récompense diminuée du poids d’une montagne (Qîrât)[4] chaque jour. Si sa récompense diminue du poids d’une montagne, la personne est en faute, car perdre une récompense équivaut à accumuler des péchés. Dans les deux cas, cela indique que la chose est interdite, c’est-à-dire que cela implique l’interdiction dans les deux situations.

Je profite de cette occasion pour conseiller tous ceux qui admirent les mécréants et sont éblouis par leur comportement, eux qui possèdent des chiens, alors que ces derniers sont sales. Leur impureté est la plus grave de tous les animaux, car la souillure des chiens ne se purifie que par sept lavages dont l’un d’eux doit être fait à l’aide de sable. Même le porc, qu’Allah a décrit dans le Coran comme étant interdit et comme étant une souillure, n’atteint pas le même degré d’impureté que celle du chien. Le chien est donc impur et sale.

Cependant, à notre grand désarroi, nous voyons certaines personnes qui sont faussement éblouies par les mécréants – qui s’adaptent et s’habituent aux saletés – et nous voyons ces personnes posséder des chiens sans en avoir besoin, et sans aucune nécessité. Ils les dressent, les nettoient – bien que ce nettoyage ne serve à rien ! car même s’ils les nettoyaient avec toute l’eau de la mer, cela ne les avancerait à rien car un chien est une impureté en soi ! – En outre, ils gaspillent des sommes énormes et dilapident ainsi leurs richesses alors que le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a interdit la dilapidation des richesses.[5]

Je conseille donc à ces personnes de revenir vers Allah, exalté soit-Il, et de faire sortir les chiens de leurs demeures. Quant à ceux qui en ont besoin pour la chasse, le labour ou la garde d’un troupeau, il n’y a pas de mal à cela car le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, l’a permis.

Reste enfin la réponse à la question du frère, nous lui disons : si tu fais sortir cette chienne de chez toi et que tu l’expulses, tu ne seras pas responsable d’elle. Ne la garde donc pas et ne lui offre pas hospitalité, et il se peut qu’à force de rester devant ta porte, elle finira par partir et quitter la région, et se nourrir des bienfaits d’Allah, comme le font tous les autres chiens.[6]


[4] Le mot Qîrât a été expliqué par le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, dans le hadith rapporté par Al-Bukhârî et Muslim, lorsque les Compagnons le questionnèrent au sujet des deux Qîrât. Il répondit : « Cela correspond à deux montagnes immenses ». Voir l’ouvrage de Cheikh Al-Albânî, Ahkâm ul-Janâiz wa Bida’uhâ, p.88, Maktabat ul-Ma’ârif,  Riyadh, Arabie Saoudite.

[5] Rapporté par Al-Bukhârî, chapitre de la Zakât, n°1477 et Muslim, chapitre des jugements, n°593 d’après le hadith de Mughayra. Ce même hadith a été rapporté par Muslim, chapitre des jugements, n°1715, d’après le hadith d’Abû Hurayra.

[6] Cheikh Ibn ‘Uthaymîn, Fatâwâ-l-Mar’a, pp. 89-90.

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